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d - mimesis des Anciens |
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La mimesis, dans
le monde grec antique, n’est pas seulement l’imitation
de la nature ; c’est aussi celle des Anciens. Denys d’Halicarnasse,
dans son traité sur l’imitation, présente l’imitation
des Anciens comme la clé d’une œuvre parfaite.
Même s’il ne mentionne pas directement l’art pictural,
le principe de l’imitation du modèle des Anciens semble
pouvoir s’y appliquer.
La fable choisie par Denys est particulièrement intéressante
en ce quelle présente l’art comme capable d’agir
sur le réel, dans une perspective qui est ici quasi-médicale.
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Denys d’Halicarnasse,
De l’imitation, Livre III, Epitomè 1 |
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Il faut fréquenter les écrits
des Anciens, afin d’y puiser non seulement de la matière
pour le sujet à traiter, mais aussi de l’émulation
pour les particularités d’expression. L’âme
du lecteur, par une constante application, finit par assimiler le
caractère du style, à peu près comme cela arriva
pour la femme du paysan dont parle la fable. Un homme des champs
avait, dit-on, un physique repoussant : il craignit de devenir le
père d’enfants semblables à lui. Cette peur même
lui enseigna l’art d’engendrer de beaux enfants. Il façonna
des images de belle apparence, et fit prendre à sa femme l’habitude
de les regarder. Après quoi il s’unit à elle
et obtint que ses fils aient la beauté des images. C’est
de la même manière qu’en littérature naît
la ressemblance par imitation, lorsque, piqués d’émulation
pour ce que nous jugeons le meilleur chez tel ou tel des Anciens,
nous réunissons pour ainsi dire plusieurs ruisseaux en un
seul courant, et le dérivons sur notre âme.
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traduction A. Reinach, 1921; Macula 1985 |
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