Histoires

Couleurs

Techniques antiques

Esthétique

Ekphrasis

Oeil et vision

 
   

Introduction

La mimésis

Floridi / austeri

Via compendiaria

La question de la perspective

Couleur et rhétorique, poésie et peinture

La conception antique de l’art vue par les modernes

 
 

 

La peinture comme imitation

Critique platonicienne de la mimesis : la skiagraphie

Apprendre par l’ image

Mimesis des Anciens

Xénocrate

 

 
     
   
                 
 
d - mimesis des Anciens
     
  La mimesis, dans le monde grec antique, n’est pas seulement l’imitation de la nature ; c’est aussi celle des Anciens. Denys d’Halicarnasse, dans son traité sur l’imitation, présente l’imitation des Anciens comme la clé d’une œuvre parfaite. Même s’il ne mentionne pas directement l’art pictural, le principe de l’imitation du modèle des Anciens semble pouvoir s’y appliquer.
La fable choisie par Denys est particulièrement intéressante en ce quelle présente l’art comme capable d’agir sur le réel, dans une perspective qui est ici quasi-médicale.

 
       
Denys d’Halicarnasse,
De l’imitation, Livre III, Epitomè 1
       
  Il faut fréquenter les écrits des Anciens, afin d’y puiser non seulement de la matière pour le sujet à traiter, mais aussi de l’émulation pour les particularités d’expression. L’âme du lecteur, par une constante application, finit par assimiler le caractère du style, à peu près comme cela arriva pour la femme du paysan dont parle la fable. Un homme des champs avait, dit-on, un physique repoussant : il craignit de devenir le père d’enfants semblables à lui. Cette peur même lui enseigna l’art d’engendrer de beaux enfants. Il façonna des images de belle apparence, et fit prendre à sa femme l’habitude de les regarder. Après quoi il s’unit à elle et obtint que ses fils aient la beauté des images. C’est de la même manière qu’en littérature naît la ressemblance par imitation, lorsque, piqués d’émulation pour ce que nous jugeons le meilleur chez tel ou tel des Anciens, nous réunissons pour ainsi dire plusieurs ruisseaux en un seul courant, et le dérivons sur notre âme.
       
      traduction A. Reinach, 1921; Macula 1985