Châssis, 1975
180 x 200 cm. Châssis, peinture,
fils de nylon.
Courtesy galerie Jean Fournier.
Photographie, J. Hyde
 
         
  Châssis  
       


- Ah oui, “ un peintre qui ne peint pas ”, maintenant, je crois que je comprends mieux ce que ça signifie...
- C’est un bon exemple, effectivement. Mais n’allons pas trop vite. Avec les châssis, c’est la question du support qui est posée. Mais tu remarqueras qu’elle n’est pas posée si simplement…
- C’est à la fois un cadre, une surface.
- Oui, et ça invite même à considérer le cadre en tant que surface, aussi.
- Si on commençait par se demander ce que ça veut dire, "surface"?
- Il me semble que "surface" renvoie à deux choses : au support traditionnel de la représentation; à ce qui, normalement, est à l’intérieur du cadre; mais aussi à ce sur quoi notre regard s’arrête. La surface, c’est ce que nous pouvons embrasser du regard.
- C’est ça. Et quand le cadre fait surface… il se produit comme un renversement. On est à nouveau décentré.
- Oui. Prends le cadre de sérigraphie, par exemple: il servira beaucoup à Buraglio tout au long de son travail: il va cadrer pour rajouter de la surface, assembler des surfaces… Des cadres souvent tachés de peinture, d’ailleurs…
- Bon, revenons à nos châssis. Ici, point de peinture. Pour parler comme à l’époque, c’est juste une déconstruction radicale du médium-peinture.
- Mais c’est plus compliqué que ça! Enfin, ça n’est pas aussi simple, disons. Ça va plus loin : d’un coup, et ce n'est pas innocent, la peinture ne peut plus se réduire à n’être que de la peinture.
- ...Parce qu'un châssis, c’est quand même un tableau!
- Et voilà ! Tout est dit.