Peinture et couleur dans le monde grec antique

Mimésis / ornement ?

Au delà de la question du statut de la couleur se pose le problème de sa fonction esthétique. A quelles fins l’artiste reproduit-il les couleurs qui se trouvent dans la nature ? Etant donné que la couleur en soi ne ressemble à rien, se peut-il que son emploi en peinture serve l’idéal de la mimésis, de la vraisemblance, en insufflant la vie à un dessin par exemple ? Ou ne s’agit-il que d’un simple ornement censé charmer l’oeil du spectateur ? Cette idée d’ornement est indissociable de la dimension commerciale de la peinture, notamment du coût – parfois très élevé – de certains pigments artificiels naturellement éclatants que Pline nomme colores floridi et dont il dénonce l’utilisation, qui selon lui fournit davantage d’informations sur la richesse du commanditaire que sur les talents de l’artiste. Puisque certaines couleurs sont perçues comme un luxe qui facilite la tâche à l¹artiste, il faut en limiter l’usage. C’est le credo adopté par les peintres tétrachromatistes.