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LES PRESOCRATIQUES
     
  Les théories antiques de la vision sont, pour beaucoup, fondées sur l’idée d’une communication physique entre l’œil et l’objet: la vision repose sur un mouvement de contact, un « quid » qui circule de l’objet à l’œil ou/et de l’œil à l’objet. Par exemple, les Pythagoriciens supposèrent l’existence d’une émission de l’œil vers l’objet, les atomistes de l’école démocritéenne celle d’une émission dirigée de l’objet vers l’œil et Empédocle suggéra la coexistence des deux flux. D’autre part, la nature de ce « quid » varie selon les écoles. Ainsi, selon Empédocle, la vision repose sur la rencontre de deux feux. Des corps émane un « feu de nature corpusculaire, portant avec lui l’ordre, la forme et la couleur des objets »(Vasilu Anca, Du diaphane, éd. Vrin.) ; des yeux sort un feu intérieur, qu’on doit sans doute associer à une entité telle que l’âme ou l’esprit ; c’est de la rencontre de ces deux feux que naît la vision. Cette théorie de la vision repose donc sur la rencontre d’éléments de nature semblable, ici, le feu. Empédocle utilise, dans son poème Sur la nature de l’univers, la métaphore de la lanterne pour exprimer cette conception de la vision.  
         
Empédocle (5è s Ve siècle av. J.-C.)
fragment du poème Sur la nature de l’univers.

  De même que, quand on songe à sortir on se munit d’une lampe,
Eclair du feu ardent durant une nuit d’hiver,
Après avoir allumé une lanterne qui repousse les vents divers,
Et dissipe les souffles des vents changeants,
La lumière, se projetant en dehors, s’étend d’autant plus loin,
Elle brille sur le seuil, en rayons éblouissants ;
De même le feu antique enfermé dans les membranes,
Par ce voile fin dresse une embuscade à la pupille ronde.
Mais ces voiles cachent l’épaisseur de l’eau qui coule autour,
Et le feu qui sort de l’œil, s’étend d’autant plus loin.
         
      traduction R. Mugnier, Parva naturalia, éd. Belles Lettres
Démocrite
 
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