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L’HERITAGE EKPHRASTIQUE |
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« Antiquaire »,
archéologue, épigraphe, Cyriaque d’Ancône
voyage en Grce en 1435-1436, prend des notes, relève de nombreux
croquis – il est en contact avec les milieux humanistes de Florence,
Mantoue, Padoue, Ferrare, auxquels ils transmet ses connaissances sur
l’art antique. |
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Cyriaque d’Ancône (1391
?-1453 ?) |
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en construction |
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Dans L’Italie
et Byzance (p. 194-198), A.Chastel dresse le portrait de l’humaniste
byzantin Manuel Chrysolaras : c’est grâce à lui,
et à l’héritage qu’il a transmis aux érudits
italiens qu’il a formés, que s’est comblé le
déficit culturel dont souffrait l’humanisme latin à la
fin du XIVe siècle : « le tournant décisif eut
lieu en 1397 avec la création, par le chancelier de Florence
Salutati, d’une chaire de grec, et il invite Manuel Chrysolaras à Florence.
[…] Un siècle plus tard, le centre des études
hellénistiques et du grec ancien se partagera entre Florence
et Venise. Cet immense transfert est d’un intérêt
majeur pour la culture occidentale et la culture mondiale ».
Or, s’il est un goût que le pédagogue grec puise
dans sa culture, c’est bien celui des images, la faculté d’admirer
la beauté dans une œuvre d’art – et celui
des descriptions littéraires d’œuvre d’art,
la culture ekphrastique, « qui était pour les Byazntins
une technique fondamentale et indispensable à l’éducation » (A.Chastel).
Dans cette tradition littéraire, la dimension périégétique,
ou description de sites, de paysages, de villes et de ruines – véritables « guides » (cf.
Pausanias) pour le voyageur occupe une place prépondérante.
Dans ce passage, l’auteur décrit les beautés
de Rome.
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Manuel Chrysolaras, 1411
Lettre à l’Empereur Paléologue, sur Rome
et Byzance. |
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[…] Et tout d’abord,
ce sont les célèbres anciens héros, Meleagre,
Amphion, Triptoleme, ou Pelops, Amphitryon, Tantale, et tous ceux dont
nous parlent les anciens mythes et légendes! Les rues sont pleines
de leurs statues ! Pleins de figures mythiques, les monuments et les
anciens sarcophages ! Pleins, les murs des chambres ! Et le tout, exécuté avec
un art sublime, et achevé !… Il y a là des œuvres
de Phidias, de Lysippe, de Praxitèle, et d’autres grands
artistes. Ainsi, en traversant la ville, c’est tantôt une œuvre
d’art, tantôt une autre qui attire l’attention, sans
qu’on puisse s’en détourner. On est comme les amants,
qui ne peuvent pas se lasser de regarder et d’admirer la beauté en
personne […]. |
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Manuel Chrysolaras. Herausgegeben
von Univ. Prof.Dr.Ev.Ivanka, Verlag styria, Graz 1952. |
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Dans ce texte
qui fonde la théorie moderne de l’art, Alberti (1404-1472)
consacre de larges passages à l’évocation des descriptions
antiques de la peinture, qu’il restitue à son tour – car
il s’agit d’affirmer la nécessité, pour le
Peintre, d’être «instruit dans les arts libéraux »,
c’est à dire dans l’art poétique, propre à nourrir
son invention. Les artistes du Quattrocento suivront ces recommandations – tout
particulièrement, s’agissant de la « Calomnie d’Apelle », évoquée
ici.
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Alberti, 1435
De la Peinture |
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[...] Laudatur, dum
legitur, illa Calumniae descriptio quam ab Apelle pictam refert Lucianus.
Eam quidem enarrare minime ab instituto alienum esse censeo, quo pictores
admoneantur eiusmodi inventionibus fabricandis advigilare oportet.
Erat enim vir unus, cuius aures ingentes extabant… |
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C’est en faire
l’éloge que de lire cette description de la Calomnie peinte
par Apelle ainsi que le rapporte Lucien. Je pense, en vérité,
qu’il n’est pas oiseux de la donner ici, afin que les peintres
se tiennent pour avertis du soin qu’il faut apporter à la
composition de semblables inventions.
«
Un personnage est là avec de longues oreilles…
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De la statue et de la
peinture,
traités
de L.B.Alberti, traduits par Claudius Popelin, à Paris, chez
Lévy, 1869. |
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Le nom du traducteur
des Images a longtemps été associé à celui
de l’auteur de cette « Galerie » de peintures,
qui vécut à la fin du second siècle de notre ère
- auteur probable, également, de la Vie d’Apollonios
de Tyane, et des Vies des Sophistes. « Contemporain de Montaigne
et du Tasse, Blaise de Vigenères (1523-1596) vit dans un temps
qui fait de lui une sorte de frère spirituel de Philostrate,
parce que comme lui il est le témoin actif d’un monde
en mutation », écrit F.Graziani (introduction à l’édition
H.Champion, 1995, p. 39). Pour le traducteur, la poésie est
plus efficace que la prose, et il conçoit son travail comme
restitution, prolongement de l’écriture poétique
de Philostrate : « Vigenères fut le premier à lire
Philostrate comme un poète et à s’intéresser à l’œuvre
comme formant un tout, un livre composé, et non plus un recueil
de matières disparates. » Les commentaires systématiques
de Blaise deVigenères, l’entreprise herméneutique
qu’il associe à sa traduction, proposent une somme considérable
de littérature antique (en grec, en latin, en hébreu),
corpus « destiné à former les peintres et les
poètes » (Blaise de Vigenères cité par
F.Graziani p. 47). Les éditions anciennes de cette publication
ne comportaient aucune vignette, puisque la vocation même de
l’ekphrasis, bien comprise par son traducteur, était
de s’appuyer sur l’absence d’illustrations, afin
de susciter de pures images mentales. A partir du XVIIe siècle,
des gravures accompagneront Les images, témoignant de l’oubli
de la dimension rhétorique de l’œuvre de Philostrate-deVigenères.
Dans l’épître qui présente son travail
de traducteur et de commentateur de Philostrate, Blaise de Vigenères
exprime clairement l’intérêt des « Images » :
peu importe que les descriptions soient d’œuvres réelles,
ou non ; l’important, c’est que les artistes puissent
aller y « pêcher » l’invention qui nourrira
leur création. A l’opposé de toute ambition
archéologique, l’ouvrage se donne donc comme répertoire
de « fantaisies »
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Blaise de Vigenères, 1578
Traduction et commentaires de Philostrate,
Les images ou tableaux de platte-peinture. |
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Epitre à Barnabé Brisson.
[…] Si les tableaux au reste descripts icy par Philostrate
ont esté à la vérité peints tous tels
autrefois, et executez de coloremens ; et qu’il n’aye
fait que discourir là dessus pour en laisser au temps advenir
la memoire ; prevoyant que leur duree ne pouvoit estre si longue
comme des statures de bronze ou de marbre, dont l’estoffe est
bien plus permanente et solide que n’est la toile ou le bois
: ou bien que ce soient quelques nouveaux subjects dressez par luy à l’imitation
des antiques (comme il est bien plus vraisemblable) il ne nous en
doibt pas beaucoup chaloir. Quoy que ce soit en cette grande et plantureuse
varieté de lieux communs, les peintres ont dequoy pescher à souhait
beaucoup de belles fantaisies, les mesler, desguiser, et diversifier.
Que s’ils les scavent aussi exactement exploiter et perfaire
de leur pinsseau qu’on les leur a icy desseignez à la
plume, ils ne peuvent faillir d’en avoir louange. |
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Plus loin, l’auteur,
qui déclare s’adresser aux Doctes, et non au vulgaire,
répond aux détracteurs de son style. Comme Philostrate,
il s’est fixé trois buts : « toucher tout ce qui
m’est venu en mémoire concernant l’art de peinture », « dénouer
en ce que j’ai pu l’ancienne grecque Mythologie »,
et « accumuler force vocables et locutions ». Ce dernier
point est essentiel : c’est celui où la rhétorique
encourt les mêmes critiques qu’une certaine peinture,
quand elle se fait trop fleurie –trop « asianiste »… Comme
en cuisine, en littérature, il faut avoir du choix – le
superflu est donc très nécessaire ; et puisqu’il
s’agit de Grecs et de Romains, l’auteur en profite pour « amesner
quelque chose pour l’enrichissement de notre parler » ;
aussi bien, les Latins ont emprunté aux Grecs, les Grecs,
aux Egyptiens… « serons-nous donc ainsi perpétuellement
retenus en servage par quelques austères et rébarbatifs
casaniers timides, qui n’oseraient à grand-peine mettre
tant soit peu le nez hors de leur cabane enfumée ? »… |
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[…] Mais voicy ce que je réponds
: que pour faulte et erreur ne peut on bonnement condamner ce qu’on
fait à escien et de plein gré […] car cette excroissance
et superfluité de paroles que l’on voudrait taxer en
ce qui est de mon cru : et cette longue queuë et trainasserie
de mots enfilez inutilement, a esté mise de moy tout expres
[…] tout ainsi que pour faire quelque exquise salade, le Verdurier
se pourvoit d’une grand’paneree d’herbes, dont
il ne veut puis après prendre que l’œil, le plus
delicat seulement […] Et quant aux mots desja un peu passez
et flestriz, que j’ai inserez parfois çà et là […]
ce n’a point esté par necessité et disette, ne
par contraincte non plus ; mais d’une gayeté de cueur
seulement : pource que je considerer estre chose tres-raisonnable
de laisser quelque place à l’antiquité : y ayant
comme mesme dit notre autheur, je ne sçay quelle grace et
beauté ès premieres riddes. |
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Philostrate, traduction et commentaires de Blaise de Vigenères (1578), Présenté et annoté par F.Graziani,
Paris, Honoré champion 1995. |
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Roger de Piles
propose une typologie de l’invention en peinture : « elle
est ou historique simplement, ou allégorique, ou mystique ».
C’est l’invention allégorique dont l’élaboration
suppose, chez le peintre, le recours aux anciennes descriptions. |
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Roger de Piles, 1708
Cours de peinture par principes. |
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Dans ses Ecrits
sur l’art, et particulièrement dans le texte intitulé « La
vache de Myron », Goethe montre les problèmes essentiels
que pose l’ekphrasis comme seule source pour se représenter
la peinture disparue de l’Antiquité. Il cerne donc déjà les
limites d’un usage des textes qui, jusqu’à une
période très récente, n’a cessé d’avoir
cours, et tenait lieu de savoir sur la peinture grecque – textes
que les découvertes archéologiques permettent désormais
d’interpréter . |
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Goethe
Ecrits sur l’art, « La vache de Myron », §1 |
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Schriften zur Kunst, „Myrons
Kuh“, §1
4a) „Myron, ein griechischer Bildner, verfertigte ungefähr vierhundert
Jahre vor unserer Zeitrechnung eine Kuh von Erz, welche Cicero zu Athen, Prokopius
im siebenten Jahrhundert zu Rom sah, also dass über tausend Jahre dieses
Kunstwerk die Aufmerksamkeit der Menschen auf sich gezogen. Es sind uns von demselben
mancherlei Nachrichten übriggelblieben; allein wir können uns doch
daraus keine deutliche Vorstellung des eigentlichen Gebildes Machen; ja was noch
sonderbarer scheinen muss, Epigramme, sechsunddreißig an der Zahl, haben
uns bisher ebenso wenig genutzt, sie sind nur merkwürdiger geworden als
Verirrungen poetisierender Kunstbeschauer. Man findet sie eintönig, sie
stellen nicht dar, sie belehren uns nicht. Sie verwirren viel mehr den Begriff,
den man sich von der verlorenen Gestalt machen möchte, als dass sie ihn
bestimmen.“
[Aus Goethes Werke, Hamburger Ausgabe – Erich Trunz, Band 12]
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4b) Quatre cents ans
environ avant notre ère, Myron, un artiste grec, sculpta une
vache d’airain que Cicéron eut l’occasion de voir à Athènes,
et que Procopius vit au VIIe siècle à Rome, si bien
que l’on peut affirmer que c’est une œuvre qui a
su éveiller l’attention des Anciens pendant plus de
mille ans. De nombreuses descriptions nous en sont parvenues ; et
malgré cela, nous ne sommes pas capables de nous faire une
représentation exacte de l’œuvre telle qu’elle était.
Plus surprenant encore : les épigrammes, pourtant au nombre
de 36, nous ont jusqu’à présent bien peu aidés
; ils sont devenus plus étranges encore que des élucubrations
d’amateurs d’art prétendant à la poésie.
Nous les trouvons monotones, ils ne représentent rien, ne
nous apprennent rien. Ils obscurcissent bien plus l’idée
qu’on aimerait se faire de l’œuvre perdue qu’ils
ne la précisent. » |
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traduction originale d’H.
Paukner |
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Dans l’Introduction à ses
conférences prononcées à la « Royal Academy
of Arts » de Londres, le peintre d’origine suisse, Johann
Heinrich Füssli (1741-1825), évoque les historiens d’art
qui l’ont précédé et en compare les mérites. |
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Johann Heinrich Füssli (1741-1825),
Introduction, Lectures on Painting by the Royal Academicians
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Pliny, authoritative
in his verdicts, a Roman in decision, was rather desirous of knowing
much than of knowing well ; the other [Quintilian], though, as appears,
a man of exquisite taste, was too much occupied by his own art to
allow our’s more than a rapid glance. In Pliny it is necessary,
and for an artist not very difficult, to distinguish when he speaks
from himself and when he delivers an extract, however short ; whenever
he does the first, he is seldom able to separate the kernel from
the husk ; he is credulous, irrelevant, ludicrous. The Jupiter of
Phidias, the Doryphorus of Polycletus, the Aphrodite of Praxiteles,
the Demos of Parrhasius, the Venus of Apelles, provoke his admiration
in no greater degree than the cord drawn over the horns and muzzle
of the bull in the group of Amphion, Zetus, and Antiope; the spires
and windings of the serpents in that of the Laocoon, the effect of
the foam from the sponge of Protogenes, the partridge in his Jalysus,
the grapes that imposed on the birds, and the curtain which deceived
Zeuxis. Such is Pliny when he speaks from himself, or perhaps, from
the hints of some dilettante ; but when he delivers an extract, his
information is not only essential and important, but expressed by
the most appropriate words.
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Pline, péremptoire
dans ses verdicts, d’une rigueur toute romaine, accordait plus
d’importance à la quantité qu’à la
qualité des connaissances qu’il compilait ; le second
[Quintilien] en revanche se révèle homme d’un
goût exquis mais, trop occupé par son art pour accorder
au nôtre davantage qu’un coup d’œil rapide.
Chez Pline, il est nécessaire, et ce n’est guère
difficile pour un artiste, de distinguer les passages où il
s’exprime en son nom propre des emprunts, si brefs soient-ils
; dans le premier cas, il se révèle souvent incapable
de séparer le bon grain de l’ivraie ; il est crédule,
déplacé, ridicule. Le « Jupiter » de Phidias,
le « Doryphore » de Polyclète, l’ « Aphrodite » de
Praxitèle, le « Démos » de Parrhasios,
la « Vénus » d’Apelle ne provoquent pas
chez lui une admiration plus grande qu’une corde tendue au-dessus
des cornes et du mufle du taureau dans le groupe d’Amphion, « Zethos
et Antiope, » les flèches et les ondulations des serpents
dans le groupe du « Laocoon, » l’effet de l’écume
sur l’éponge de Protogène, la perdrix de son
Jalysus, les raisins qui trompèrent les oiseaux et le rideau
qui induit Zeuxis en erreur. Tel est Pline quand il exprime son opinion
ou peut-être les intuitions de quelque dilettante ; mais lorsqu’il
cite un passage, il prodigue des informations qui ne sont pas seulement
essentielles et importantes mais exprimées de la façon
la plus appropriée. |
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[…] Of Quintilian,
whose information is all relative to style, the tenth chapter of
the twelfth book, a passage on expression in the eleventh, and scattered
fragments of observations analogous to the process of his own art,
is all that we possess ; but what he says, though comparatively small
in bulk with what we have of Pliny, leaves us to wish for more. His
review of the revolutions of style in painting, from Polygnotus to
Apelles, and in sculpture from Phidias to Lysippus, is succinct and
rapid; but though so rapid and succinct, every word is poised by
characteristic precision, and can only be the result of long and
judicious inquiry, and perhaps even minute examination. His theory
and taste savour neither of the antiquary nor the mere dilettante
; he neither dwells on the infancy of art with doating fondness,
nor melts its essential and solid principles in the crucibles of
merely curious or voluptuous execution.
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De Quintilien, dont
les contributions ont toutes trait au style, tout ce qui nous est
parvenu tient dans le dixième chapitre du douzième
livre, un passage sur l’expression dans le onzième ainsi
que des fragments épars d’observations établissant
une analogie avec son art d’orateur ; mais en lisant ses propos
- peu abondants en comparaison de ceux de Pline – on se prend à espérer
qu’ils fussent plus nombreux. Son évaluation des révolutions
du style en peinture, de Polygnote à Apelle, et en sculpture,
de Phidias à Lysippe, est rapide et succinct ; mais tout rapide
et succinct qu’il soit, chaque mot est pesé avec une
précision caractéristique et peut seulement résulter
d’une enquête longue et judicieuse et peut-être
même d’un examen minutieux. Ses théories et son
goût ne révèlent ni l’amateur d’antiquités,
ni le dilettante ; il ne s’attarde jamais avec une tendresse
béate sur l’enfance de l’art et ne fond pas non
plus ses principes solides et essentiels dans le creuset d’une
exécution simplement curieuse et voluptueuse. |
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[…] Pausanias,
the Cappadocian, was certainly no critic, and his credulity is at
least equal to his curiosity; he is often little more than a nomenclator,
and the indiscriminate chronicler of legitimate tradition and legendary
trash ; but the minute and scrupulous diligence with which he examined
what fell under his own eye, amply makes up for what he may want
of method or of judgement. His description of the pictures of Polygnotus
at Delphi, and of the Jupiter of Phidias at Olympia are, perhaps,
superior to all that might have been given by men of more assuming
powers – mines of information, and inestimable legacies to
our arts.
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Pausanias, le Cappadocien,
n’était certainement pas un critique et sa crédulité n’a
d’égale que sa curiosité ; s’attachant
le plus souvent à la nomenclature, il se fait le chroniqueur
sans discernement de la tradition établie comme des légendes
les plus dénuées de valeur ; mais la diligence minutieuse
et scrupuleuse avec laquelle il examinait ce qui lui tombait sous
les yeux compense amplement son manque de méthode et de jugement.
Ses descriptions des tableaux de Polygnote à Delphes et du « Jupiter » de
Phidias à Olympie sont peut-être supérieures à celles
qu’auraient pu en faire des hommes aux capacités plus
affirmées, des mines de renseignements et un héritage
inestimable pour nos arts. |
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in Ralph N. Wornum ed.,. Barry, Opie, Fuseli (London: Bohn, 1848)
338-341.
traduction originale I. Baudino
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