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Situation historique |
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A la fin du IVe siècle, la Macédoine était une
région riche, puissante et très active culturellement
et artistiquement. Les rois successifs, dont la richesse n’est
comparable qu’à celle des souverains perses, développent
un mécénat (appelé philanthropia) qui attire les
plus grands poètes, savants, artistes du monde grec. Le roi
Archélaos (413-399) convia à sa cour Euripide et Zeuxis.
Philippe II, imité par la noblesse, lui aussi stimule des arts
et des artisanats de grande qualité et notamment la venue d’artistes
attiques. Les découvertes archéologiques que l’on
a faites dans les capitales macédoniennes, qui furent Aigai
puis Pella, en témoignent. Le site d’Aigai comprenait
un palais royal, une acropole et un théâtre, et un vaste
cimetière situé à l’extérieur des
remparts de la ville, dans lequel on a retrouvé onze « tombes
royales » qui remontent aux Ve et IVe siècles. Parmi celles-ci
figurent, présume-t-on, celles de Philippe II et de sa famille.
Datées de 340 av. J.-C., elles révèlent un luxe
(fresques, mobiliers, bijoux, objets d’orfèvrerie, armes…)
que les cités grecques n’auraient pas été en
mesure de déployer.
Aigai fut le point de départ de la rapide extension du royaume macédonien
qui lui-même fut le foyer de la conquête du monde méditerranéen
par Alexandre. La Macédoine était une terre extrêmement hellénisée,
peuplée d’individus parlant un certain grec et vivant depuis des
périodes très anciennes en contact avec les centres de civilisation
de la Grèce du sud. Gagnant en importance et en richesse, c’est
pourtant la Macédoine qui relèguera Athènes dans un rôle
secondaire, un rôle de conservatoire de la culture classique : fondant
les nouveaux centres que sont Alexandrie, Antioche, Pergame, la conquête
alexandrine implante une culture faite d’un mélange d’hellénisme
et de « macédonéité » en Egypte (dirigée
par les Lagides), en Syrie-Mésopotamie (Séleucides) et dans l’ouest
de l’Asie Mineure (Attalides). Ces capitales s’emploieront par la
suite à développer elles-mêmes leurs arts propres, qui sont
cependant toujours des déclinaisons de la koinè grecque. |
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Thessalonique
Thessalonique était
le port le plus important de la Macédoine.
Strabon attribue sa fondation à l’oeuvre de Cassandre
qui réunit en 316-315 avant J.-C. une ville préexistante,
Therme, et 26 autres villages des alentours et l’aurait baptisée
du prénom de son épouse, sœur d’Alexandre
le Grand. Une autre version, moins fiable, attribue la fondation à Philippe
II. Sa situation stratégique, entre Orient et Occident, garantit à la
ville sa prospérité. La ville prit de l’importance
(et les monuments qui nous sont parvenus datent de cette époque-là)
sous la domination romaine (à partir de -146 av. J.-C.) et surtout
durant la Trétarchie, puisque l’empereur Galère
en fit sa résidence. On a retrouvé autour de la cité des
tombes à plan voûté hellénistiques, l’une
d’elles, datée de 320-305 av. J.-C., a livré des
objets particulièrement précieux (en argent, verre, albâtre).
Deux autres sépultures contenaient de même des objets
de luxe, mais aussi des papyrus grecs, des étoffes tissées
d’or. La vaisselle de bronze et d’argent découverte
dans les tombes de Dervéni, autre commune des alentours de Thessalonique,
documente la présence de toreutes attiques de tout premier ordre
en Macédoine vers 350-330 av. J.-C. (il existait cependant aussi
une production locale).
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Volos/Démétrias
Démétrias était une ville grecque de Thessalie,
près de l'actuelle Volos. Fondée par Démétrios
Poliorcète en 294 av. J.-C., par la réunion de plusieurs
cités (Iolkos, Pagasae, etc.), elle fut la résidence
des rois de Macédoine et le siège de la ligue des Magnètes.
Les auteurs anciens parlent d’une agora sacrée et d’une
agora commerciale, d’édifices publics et d’un théâtre,
d’un hippodrome et d’un stade. Elle fut l'une des clefs
du dispositif militaire qui assura l'occupation macédonienne
de la Grèce à l'époque hellénistique. Elle
périclita après la défaite de Cynocéphales
en 197. Ces 2 dates délimitent donc la production de stèles
peintes, stèles lithiques que l’on trouva réutilisées
dans des consolidations ajoutées en -50 aux enceintes grecques
de la ville. Des nécropoles se trouvaient autour de la ville.
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