Couleurs et pigments

Pratiques picturales

Peintres

 

 

 

 
   

Les quatre domaines de la couleur

Pigments

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 

Teinture

Cosmétique

Pharmacopée

Esthétique

 

 

 

 
 
 

 

 

 
 
 
   
                 
 
Pharmacopée  
   
La dimension cosmétique de la couleur rejoint souvent le domaine médical puisque certains pigments (synthétisés ou non) étaient utilisés aussi bien comme maquillage que pour leurs vertus prophylactiques. Le terme de pharmakeia signifie d’ailleurs « couleur » (Lichtenstein, p. 61) au même titre que chromata.
Ainsi, on retrouve de très nombreuses références chromatiques dans le corpus hippocratique, mais aussi dans l’Histoire Naturelle de Pline et ce, même dans le livre 35 consacré à la peinture. Certains pigments sont décrits selon leur fonction à la fois esthétique et médicinale, comme l’indigo : « Utilisé en médecine, l’indigo soulage les crampes et les accès fébriles, il dessèche les plaies suppurantes » (HN, 35, 27). Le texte de Pline peut donc être aussi relu comme « pharmacopée », c'est-à-dire comme recueil détaillant la composition des médicaments ou des pigments médicinaux, leur mode de préparation et leurs effets.
Mais dès le 5ème siècle avant JC, le penseur grec Empédocle recourait à la métaphore du peintre mélangeant ses couleurs sur sa palette pour évoquer sa théorie de l’harmonie des quatre éléments. Hippocrate fera sienne cette théorie qu’il prolongera en affirmant que l’homme est composé de quatre humeurs définies aussi en termes chromatiques : le sang (rouge), le flegme (ou lymphe, blanc), la bile noire et la bile jaune, autant de couleurs que l’on retrouve sur la palette des peintres tétrachromatistes.