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Coutumes et arts funéraires à Alexandrie  
   

Alexandrie comportait plusieurs cimetières situés en dehors de l'enceinte de la cité. Elles comprenaient de riches tombeaux, hypogées rupestres à plusieurs pièces (par exemple, l’ensemble de Mustafa Pascià) pour une famille ou une communauté, mais aussi des complexes à ciel ouvert de simples tombes creusées dans la pierre, des salles de loculi innombrables, des installations pour l’embaumement des corps et des jardins. Strabon, impressionné par l'étendue du cimetière ouest d'Alexandrie inventa le néologisme Nécropolis à cette occasion : "...le faubourg de Nécropolis, où sont un grand nombre de jardins, de tombeaux et de lieux d'accueil propres à la momification des morts. » La principale nécropole se situait à l’ouest mais d’autres encore occupaient l’île du Phare et surtout l’est de la ville, dont une partie était dévolue à la population gréco-macédonienne.

Dans les nécropoles orientales, les types de tombes sont très nombreux. Le plus courant est la fosse creusée dans le roc et recouverte de plaques calcaires. Ces fosses étaient parfois surmontées d’un petit édifice (construction carrée, pyramide, autel). Des stèles pouvaient orner le sommet de la pyramide ou les côtés de ces constructions. Lucien, dans les Dialogues (« Charon ou les Contemplateurs », XII, 22) et Platon dans les Lois (XI) établissent une distinction entre « chôma », ou tumulus, monticule de terre, et « lithina epistemata », monument funéraire en pierre taillée avec stèle. La stèle était plantée au sommet ou à côté de ce tertre. Les sépultures en forme de parallélépipède bas sont également agrémentées d’une stèle. Quant aux hypogées, les plus amples pouvaient atteindre les 75m de longueur, avec une enfilade de salles, les plus petits quelques 5m. Ces hypogées étaient autant des tombeaux que des temples funéraires, dans lesquels se rendait la famille du défunt. Leur structure et leur fonction complexes sont intimement –et de manière encore mal connue- liées à des pratiques égyptiennes. Toutefois, l’influence monumentale et iconographique égyptienne ne semble se faire vraiment sensible qu’au début du IIIe siècle. L'usage de sarcophages ou de l'enfouissement en pleine terre était aussi pratiqué. Ces nécropoles ont livré un riche matériel funéraire : statuettes, lampes, autels à encens, petits vases à parfum.

A l'origine, les tombes sont individuelles ; puis devant la pression démographique, on aménagea des centaines de niches (loculi), empilées les uns sur les autres, où l'on plaçait les urnes cinéraires. On trouve des tombes très cosmopolites : Macédoniens et Thessaliens, Galates, Béotiens, Athéniens, Achéens, Crétois, Cyrénéens, Mégariens sont enterrés là, souvent des mercenaires employés localement. Agnès Rouveret dans La peinture romaine, signale que les stèles ainsi que les plaques peintes de ces niches collectives « attestent l’extension, durant cette phase et dans quelques milieux, de l’usage de la peinture funéraire à des groupes sociaux plus larges. »

La peinture de ces stèles funéraire représente presque le seul exemple que nous ayons de la peinture alexandrine. Les sources parlent des peintures somptueuses qui ornaient les palais des Ptolémées, mais elles ne nous sont pas parvenues. La nécropole de Mustapha Pacha a cependant livrée des hypogées richement décorées, versions régionales des motifs et scènes que présentent les façades des sépultures aristocratiques du tumulus Bella de Vergina et de la tombe du Jugement dernier de Lefkadia.