La création d’Alexandrie
correspond à la seconde phase de colonisation de l’histoire
grecque, d’ampleur considérable. Les Lagides (aussi
nommés Ptolémées) règnent trois siècles
durant, à partir de la 1e moitié du IIIe siècle,
en Egypte. Si la présence grecque en Egypte remonte au VIIe
siècle av. JC. (le pharaon Amasis avait autorisé la
fondation de Naucratis, comptoir grec au commerce très actif
dans le Delta du Nil), c’est avec Alexandrie, fondée
par Alexandre en 332-331, que s’affirme une colonie très
cosmopolite, centre de commerce, d’art et de culture qui rayonnera
dans tout le monde antique. Tous les voyageurs antiques qui la visitaient
la qualifient de grandiose, sublime, éternelle, royale…Strabon,
Diodore évoque des édifices monumentaux, palais, temple,
thermes, bibliothèque, phare ; rien de tout cela ne nous est
parvenu. Plutarque raconte que César fut ébloui par
sa splendeur et qu’Octave, pour sa beauté, décida
d’épargner la ville.
Alexandrie reste toutefois ad Aegyptum, à côté de
l’Egypte, et la fécondité de sa création
artistique ne modifie presque pas la tradition locale, qu’un
lien puissant avec la religion rend immuable. Les exemples d’assimilation
dans le champ artistique sont rares, même s’il est attesté que
les influences en terme de médecine, de pharmacie et de cosmétiques
existèrent. Il est vrai que les œuvres grecques conservent
leurs matériaux, leurs codes grecs et leurs commanditaires grecs,
les œuvres égyptiennes restant fidèles aux canons
et à la pierre dure égyptiens.
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