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Skiagraphia : |
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Terme grec signifiant « peinture/écriture
de l’ombre ». Il s’agit d’une peinture illusionniste,
en trompe-l’œil sans doute employée dans les décors
de théâtre dans l’antiquité et s’adressant
avant tout à la subjectivité du spectateur. Selon Agnès
Rouveret il s’agit d’« une technique fondée
sur le dessin et la couleur qui produit des faux-semblants, organisés
en fonction d’un point de vue privilégié et efficace à distance » (A.
Rouveret, p. 55). Abandonnant le dessin-contour, la skiagraphie lui
préfère
un graphisme en esquisse, et substitue "à la ligne noire,
les hachures diversement colorées" (A. Rouveret p. 253).
Cette technique s’appuie en outre sur « la juxtaposition de touches de
couleurs non mélangées sur la surface à peindre
et sur la fusion optique qui s’opère par irradiation dans
l’œil du spectateur » (A. Rouveret p. 263) Toutefois,
l’idée
qu’il s’agirait dans ces décors de peinture en perspective
reste problématique. Marie-José Mondzain analyse l'interprétation
byzantine de la skiagraphia, dans un ouvrage consacré à l'art
de l'icône: elle insiste sur l'articulation de la couleur et
de la lumière dans ce moment de la fabrication de l'image : « ...La
couleur poursuit et parachève la transfiguration du trait. Le
graphe est préfiguratif, comme le fut l’écriture
d’ombre (skiagraphè) des prophéties (...).Quand
vient la couleur, on entre dans le champ de l’écriture
de lumière » (Mondzain, p. 129) |
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