Le tableau,
lieu et moment de cette contradiction : il est évènement et
Histoire. Histoire par la transformation du support choisi en espace
expérimenté. Evènement en ceci que cet espace (cette
superficie) reste surface et fait écran. Maintenant le spectateur,
isolé de la mémoire des choses, dans l’extrême
dépendance de sa vision.
Ce qui est énoncé dans la toile ne renvoie qu’à soi-même.
Entendons que l’inapplication de cette peinture à représenter, à dépeindre, à être
parole, permet à la peinture elle-même de prendre en charge toute
la réalité de la peinture. Où se fondent les motivations
et les sollicitations (déjà picturales) à peindre avec l’accomplissement
de l’action du peintre, et le tableau déjà réalisé.
Pierre Buraglio Peindre pouvait désigner à volonté… (1967)
[pp.25-26]
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